Tuesday, July 31, 2007

de Tombouctou à Bamako... Mali, c'est pas facile

Bon, où commencer... Là où je m'étais arrêté, par exemple...

C'était en l'an de grâce 12... Non, c'est pas ça, je crois que c'était plutôt aux alentours de Tombouctou, non???

Bon, à vrai dire, Tombouctou est magique, digne des légendes, des caravanes de sel, et autres histoires. C'est une ville de désert, et on a l'impression qu'elle se réveille chaque matin en sortant du sable blanc. Les batiments anciens sont magnifiques, pour la plupart rénovés, avec encore les portes et fenêtres typiques. La magie est toujours présente lorsqu'on se balade dans ces rues ensablées, avec ce constant voile de poussière omniprésent, qui atténue la force du soleil, sans pour antant en atténuer la chaleur.
Mais au détour d'une rue, encore une fois, cette magie est coupée court par un touareg en grand boubou qui est chamelier et qui veut t'emmener aux portes du désert à dos de chameau pour "moins cher", ou bien un guide ou vendeur de collier qui "casse les prix mais pas les couil... les pieds". Bon, c'est un peu moins présent qu'à Mopti, mais toujours là, et c'est dommage. Toutes ces petites rues, qui se doivent d'être visitée seul, ces bibliothèques de manuscrits arabes à explorées, les différentes mosquées en terre facinantes, sont des trésors à contempler sans se sentir harcelé.
En tous cas, Tombouctou vaut le détour, je vous le dis. Nous avons fait un voyage de quatre jours en pinasse publique, où l'on a pu rencontré des gens extraordinaires, d'une gentillesse et d'un acceuil, d'une hospitalité sans pareil; de différentes ethnies, peuls, foula, bambaras, songhai... avec qui on a partagé le riz gras (dont l'huile chaude nous brulait les doigts) matin midi et soir, la vie au rythme du Niger, croisant les hippos endormis au petit matin, passant la nuit sur la rive à la belle étoile... Expérience fantastique.

Le retour fut assez sympa aussi, un peu plus court, mais toujours plus long que prévut. Pensant avoir trouvé une bonne occasion, on est partit pour le même prix qu'un transport public (Land Cruiser où les gens sont entassés) dans la voiture du patron de l'hotel où l'on est resté. C'était un Land Cruiser de petit modèle, où l'on s'est retrouvé deux à l'arrière (grand confort). Nous avons traversé le fleuve par ferry, puis on est parti sur la piste de terre et de sable (un peu plus de sable en vérité). Au bout d'un vingtaine de kilomètre, ça commence à sentuir le brûlé. On s'arrête pour vérifier et il s'avère que le chauffeur ne relâchait pas assez l'embrayage et commençait à brûler le disque... pas mal, tiens... On repart mais la voiture a des ratés, et le chauffeurs n'étant pas des meilleurs, difficiles de rejoindre Mopti comme ça. En clair, il n'y avait quasiment plus d'embrayage, et dans le sable, je vous le fais pas dire, c'est galère...
Le patron, apparement du style politicien de coin ayant des relations sur Tombouctou ne voulait certainement pas prendre de risque, et voulut s'arrêter au premier campement. C'est comme ça qu'on est arrivés chez Ahmed, qui nous a offert le thé. Le patron est parti appeler son pote sur Tombouctou pour qu'il vienne changer avec son équipe le disque. Là, on se dis, on est là pour un moment...
Du coup, histoire de gagner un peu de temps, on s'est installé tous deux avec Ahmed sous la voiture histoire d'avancer le travail et commencer à démonter la boite. Bonne initiative, car ils sont arrivés au bout d'une heure et demi, et ils n'avaien qu'à changer et à remonter.
Du coup, pour la peine, ils ont tué la chèvre, ont préparé le riz, et on s'est fait un festin avant de repartir avec un disque neuf dans la boite. Comme le type qui conduisait s'arrêtait sur Douentza, j'ai donc prit le volant jusqu'à Mopti. Quelle journée.

Comme on avait eu assez de Mopti la semaine avant, nous n'avions aucune envie de nous éterniser. Coup de chance, le lendemain étant lundi, jour du marché de Djénné, nous avons prit un transport pour aller voir la fameuse grande mosquée. Puis le lendemain nous avons reprit la route jusqu'à Sévaré puis Bandiagara, où nous voulions la jouer cool, afin de décider si oui ou non nous irions au pays Dogon et surtout avec ou sans guide (bon c'était plus pour avoir le temps de laver du linge, mais c'est plus dramatique).
Néanmoins, nous avons bien aimé cette petite ville, plutôt calme et reposante, où les touristes passent mais ne s'arrêtent pas. Nous avons fait nos recherche et pas un guide s'est montré réellement intéressant et enthousiaste sur sa région (le seul qui l'a été demandait trop). Du coup un peu dégouté, nous avions décidé de partir seuls sur Sangha, puis ne trouvant pas de transport, de retourner sur Sévaré... C'est sur ces entrefaits qu'un couple d'amis (hongrois, que l'on avait rencontré à l'attente du bus pour Bandiagara) se sont pointés à l'hôtel sur une moto. Ils revenaient tout juste du pays Dogon et avaient loué une moto pour rentrer. Après concertation, nous décidâmes de ramerer la moto à Dourou et de faire le pays Dogon dans le sens inverse.
Fantastique idée, le paysage est magnifique, digne des plus beaux romans de Tolkien (on se croierait chez les hobbits)... La descente de la falaise est spectaculaire et les villages splendides. Nous avons donc marché pendant quelques kilomètre à partir de Dourou en direction du Nord, passé les différents villages, salués les gens sur le chemin, que le tourisme a transformé en mendiants de la cola et des bonbons (les enfants nous criaient: "ça va bonbon!!!"), comme si il y avait des dentistes dans le pays Dogon... - et le pire c'est que ce sont les guides qui disent aux gens d'acheter bonbons pour les gamins et la cola (2000 à 3000 FCFA) pour les adultes, alors que traditionnellement la cola est un présent pour le chef lorsqu'on visite son village, et pas une sucrerie pour tous ceux qui le demande. - puis nous avons stoppé à la nuit tombée à Tireli, l'un des plus importants village de ce coin de la falaise. Le pays Dogon est bien organisé, et les campements sont là pour offrir nourriture et un toit (littéralement car on dors sur le toit en général plus frais car ventilé).
Le lendemain, nous sommes partit dans le village puis avons gravit la falaise pour se retrouver sur le plateau, où l'on a rejoint le village pour une visite de la sage femme. En fait, nous étions avec une jeune femme (Marianne), malienne travaillant en temps que volontaire des nations unies pour la promotion du tourisme au Mali et son amélioration. Elle voulait visiter cette sage femme qui est la seule des environs mais l'ascension de la falaise l'effrayait un peu. Du coup nous l'avons accompagné.
Nous sommes redescendu et avons tracé vers le nord, jusqu'au soir où nous avons rejoint Sangha. Nous avons fait le trajet sans guide, et je dois dire facilement. Bien entendu, nous avions été prévenu qu'il était interdit de se promener sans guide dans le pays dogon, car l'on risque de pénétrer (ou photographer) des lieux sacrés, que les dogons animistes protègent farouchement. Bon, d'abord, de moins en moins de dogons sont animistes, car beaucoup de chrétiens ou de musulmans, puis les lieux sacrés son relativement bien marqués, et il suffit d'un peu de jujotte pour les voir et ne pas marcher dedans (sans parler du fait que les chemins sont bien tracés).
Chanceux que nous sommes, tout juste arrivés à Sangha que nous trouvions un transport pour notre retour à Bandiagara. Du coup, nous pouvions nous évader le lendemain en direction de Bamako. Petite halte à Ségou après une journée de voyage assez pénible, et nous avons débarqué dans la capitale malienne, énorme, bruyante, polluée, chaotique... On y trouve beaucoup de choses et rien à la fois. Encore quelques jours sur Bamako avant de prendre notre ticket de train pour le Sénégal.

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